• Cela faisait maintenant huit jours qu'ils avaient quitté la montagne où se situait la maison de maître Urokodaki. Giyu et Sabito étaient partis pour la sélection finale. Mizushin s'entraînait sans relâche pour rapidement rejoindre la sélection suivante. Elle voulait pouvoir parcourir le Japon avec eux, un trio invincible et sans failles, tant en amitié qu'en puissance.. Mais pour l'instant, ce qui comptait, c'était  aujourd'hui. C'était le huitième jour, le jour où Giyu et Sabito devaient revenir. Mizushin ne s'en faisait pas. Si jamais ils ne revenaient pas, cela voulait simplement dire qu'ils devaient pratiquer des trucs de cérémonies étranges donc elle n'avait pas la notion. Et puis elle savait que Sabito rêvait de devenir un vrai pourfendeur avec un titre officiel depuis longtemps.

    Mais elle aimerait tellement les voir rentrer.. elle imaginait déjà une espèce de fête pour leur succès.. Une fête où ce serait elle qui ferait à manger pour une fois. Une fête où Giyu pourrait sourire, où il pourrait oublier ses défauts quelques heures.. Si jamais elle savait comment le rendre sincèrement heureux..

    Puis Sabito pourrait compter des tas d'histoires à propos de la sélection à Makomo.. il pourrait se gaver de nourriture (parce qu'il le ferait sûrement) et il s'excuserait auprès d'Urokodaki pour avoir mené Giyu avec lui.

    En parlant d'Urokodaki avait d'abord était fâché d'apprendre que Giyu avait désobéi (pour la première fois apparemment). Puis il admit qu'il avait peut être était dur avec lui et qu'il était certainement largement compétant pour passer la sélection. Mais même avec les propos qu'il disait chaque jour pour se rassurer, il ne cessait jamais de trembler, de fixer le vide, d'avoir une sorte d'aura d'appréhension ou bien de se ronger les ongles.

    Mizushin pensait que c'était sa façon de veiller sur ses apprentis. En fait, elle ne le pensait pas. Elle s'efforçait de le penser pour cacher sa propre peur. Elle avait si peur.. si jamais ils mourraient tout deux ? Non.. c'était totalement impossible, cela relevait de l'imaginaire. Non, même l'imaginaire ne pourrait s'autoriser telle absurdité. Elle le savait, il allait revenir. Giyu allait revenir, et il pourrait profiter de la fête comme les autres.

    De son côté, elle avait continuait à entraîner Makomo, comme Sabito le faisait avec elle. Je l'avait déjà écrit précédemment, mais Mizushin doit une immense partie de son apprentissage à Sabito. Il lui avait trouvé un katana plutôt convenable à son style de combat, il lui avait montré les différents mouvements de l'eau, lui avait appris à les manier en l'air, il lui avait montré que grâce au souffle de l'eau, elle pouvait également mieux s'adapter dans l'eau. Son souffle pouvait tenir plus longtemps en apnée, ses déplacements devenaient plus fluides et ses techniques se voyaient renforcées sous l'eau. Elle avait donc montrer à sa soeur des tas de mouvements précis qu'elle reproduisait à merveille en un rien de temps.

    Makomo avait toujours était très compétente. Elle n'était pas très forte en force physique, mais dès qu'il s'agissait de l'esprit, elle dépassait la majorité des gens. Elle comprenait tout avec très peu d'informations, c'était vraiment étonnant et bizarre en même temps. En revanche, si vous vouliez des explications sur quelque chose, ne lui demandait pas, vous ne comprendriez rien.

    Mais Mizushin ne s'était pas occupée que comme cela pendant cette interminable semaine.

    Elle avait aussi écrit des chansons et prié pour que rien n'arrive à Giyu.

    Et ce jour là, elle l'attendait dans la clairière, continuant l'entraînement.

    Ce jour là, la neige ne tombait pas. L'air était froid, mais rien de plus.

    Ce jour là, pour la première fois, elle aperçu Giyu sans sa lueur dans les yeux.

    Ce jour là, elle se sentit plus perdue que jamais.

    Il était rentré.. Rentré seul, sans rien dire et sans même lui adresser un regard. Il était là sans l'être.

    Quand Mizushin aperçu sa silhouette à l'horizon elle lâcha son katana et accourue. Elle se jeta sur lui pour l'enlacer. Mais elle se retrouva dans l'herbe humide. Quant elle demanda à Giyu comment cela c'était passé, il ne dit rien. Même sa démarche en devenait inquiétante, il semblait presque rampait debout, ses pieds trainaient sur le sol et ses mains semblaient sans vie..

    Au début, les premiers jours, elle pensa que cela devait être dû à la fatigue et à la reprise de conscience après le passage d'une épreuve si difficile. Il devait peu être se dire que Sabito avait était plus fort que lui, et donc démoralisé un peu ? Non ?

    Mais au fil des heures, des jours, et bientôt des semaines, Giyu ne changeait pas. Il gardait ce même regard vide et sans couleurs.

    Il veillait tard, il ne mangeait presque pas puis il faisait tout pour éviter Mizushin, Makomo et même Urokodaki-sensei.

    Alors, Mizushin choisit de le suivre, encore une fois, elle s'inquiétait tant.. elle en avait mal au ventre la nuit, elle transpirait tant elle avait peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Il était vraiment si "faible" que ça par rapport à Sabito ? Avait-il était renvoyé ici parce qu'il avait échoué ?!

    Il s'enfonçait loin dans la forêt la journée, et mangeait quelques baies qu'il trouvait en chemin. Elle se rappelait de ses mots "c'était pour me punir" ils résonnaient dans sa tête comme un cauchemar. Et ils apparurent très vite dans ses rêves, afin de les transformer en cauchemars. C'est comme si les films d'horreur avaient été créés pour elle. Elle imaginait toujours des scénarios plus horribles les uns que les autres. Au début, elle n'osa pas suivre Giyu trop loin dans la forêt. Urokodaki le leur avait interdit. Mais son anxiété prenait de plus en plus de place en elle, alors elle franchit la limite que leur avait imposé leur maître. Et ce qu'elle y découvrit..

    Giyu partait chaque jour au même endroit. C'était une petite clairière ronde cernée par des pins. Il s'y trouvait de grands rochers tranchants. La terre brute qui la tapissait était tachée de toute part d'une couleur rouge foncé. Comme si de la peinture avait giclé. Il y en avait aussi sur les rochers, mais vu leur dispositions, ces tâches ne devaient pas être là part hasard où maladresse. Ci et là se trouvait des éclats de roches brisés, mais ce qui se voyait le plus, c'était cette plante. De l'ortie si Mizushin ne se trompait pas, et elle était plutôt bien calée là dessus. Il y avait des tiges entières arrachées, éparpillées un peu partout dans la clairière. Il y avait aussi quelques traces de "griffes" au sol. Mizushin resta bien cachée pendant toute cette matinée, où Giyu se trouvait dans cette clairière. Elle le vit relever les manches de son haori rouge (il appartenait à sa sœur, il lui avait dit auparavant, il lui avait aussi dit qu'il y tenait particulièrement), sur ses bras, de nombreuses entailles, coupures et cicatrices apparurent. Il pleurait en silence, elle le voyait d'ici. De longues larmes coulaient sur ses joues, comme le poids d'une immense erreur. Voulait-il se punir pour avoir échouer..? Avait-il réellement raté la sélection?  Puis il prit des orties et les enfonça dans ses plaies sans émettre le moindre son comme si il faisait ça depuis des années. Le sang imbibait la plante tant il saignait. Mais il ne bougea pas. Il semblait dans une espèce de trans terrifiante et insoutenable. Puis après avoir procédé de la même façon sur ses nombreuses blessures (Mizushin apprit par la suite qu'il se scarifiait également derrière la nuque, sur le ventre et les chevilles) il commença à ouvrir ses marques plus profondément contre les rochers. Son visage était marqué par la haine. Une haine profonde envers soi même. Une haine qui enveloppé tout son être. Comme si il venait d'égorger un proche lui même. Le sang coulait lentement de ses membres, comme si lui même le suppliait, lui, intérieurement d'arrêter. Mizushin aurait tant aimé crier. Mais dès qu'elle tentait d'ouvrir la bouche, une peur interne la tétanisée. Elle n'osait même pas bouger pour lui faire un câlin, pour arrêter les hémorragies, pour le soutenir, l'aider..

    Une fois qu'il eu estimé que le sang avait suffisamment couler, il trempa son doigt dans une flaque et commença à écrire sur la pierre. Mizushin mit un moment à parvenir à lire ce mot qu'il écrivait sur la roche.

    Pardon

    Elle ne comprit pas immédiatement pourquoi, mais cela venu plus tard.

    Il n'écrivait que ce mot, uniquement celui ci.

    Puis, soudainement, pris d'une pulsion inconnue, il se mit à hurler de toute ses forces en se griffant le visage.

    Mizushin tremblait, son cœur avait si mal pour lui qu'elle ne pu que sortir de sa cachette pour le prendre contre elle. Il ne bougea plus un instant.

    "Mi- Mizushin..

    - Oui, c'est moi, je suis là Giyu, je t'aime."

    Il éclata en sanglot dans ses bras.

    "Je suis tellement désolé. Désolé pour tout. Je suis inutile, pardon, pardon! Je n'ai même pas était assez fort pour te parler ni même te regarder ces derniers jours..! Pardon pour tout, je.. Je t'en pris excuse moi, pardonne moi.. j'ai étais le pire ami et petit ami possible. C'était horrible! Non..! Je suis horrible ! Je me hais ! Tues moi, tues moi ! Je n'y arrive pas, malgré toutes mes tentatives mon organisme m'empêche de me tuer ! Je te supplies à genoux, tues moi, je n'arrive plus à voir la lumière devant moi, je ne vois que des ombres, je ne vois que la mort, que la peur, la douleur, les cris, les pleurs, la peine, l'horreur puis l'effroi que provoque la vie en moi. J'ai si peur.. promets moi de ne pas devenir pourfendeuse Mizushin, je ne veux pas te perdre.. toi aussi.. Je ne pourrais pas vivre avec ça.. Je..

    Mizushin, les larmes aux yeux attendit qu'il finisse sa phrase mais il s'était évanoui.

    Quant il se réveilla, il était allongé dans la clairière, Mizushin avait déposé une serviette humide sur son front et elle attendait, sourire aux lèvres, agenouillée près de lui. Mais ses larmes trahissait son bonheur de le voir éveillé. 

    - Je t'en pris Giyu, raconte moi tout..

    Il ferma les yeux un moment avant d'inspirer profondément et de se lancer dans son récit :

    - Le premier jour de la sélection, on nous a dit que le but était simple : survivre une semaine dans une forêt pleine de démons. Moi et Sabito avions remarqué que peu de pourfendeurs participaient à la sélection hivernale, surement à cause du froid. J'avais bien vu que Sabito était inquiet en permanence.. Mais.. au début, je me suis dis qu'avec lui ce serait si simple.. Qu'on arriverait sans problème à la fin de la sélection.. Qu'on la réussirait ensemble tous les deux.. Qu'on réaliserait enfin son rêve qui lui tenait tant à cœur.. Mais.. quand.. le deuxième jour, alors que nous étions dans la forêt à aider les autres pourfendeurs, un énorme démon avec de multiples mains nous a attaqué. Il s'en prenait aux autres mais hurlait sans arrêt des propos incohérents par rapport à Urokodaki.. Et il a fini par s'attaquer à moi. Il.. m'a blessé l'œil. Tu sais, l'œil que j'avais bandé en revenant. Puis Sabito qui s'occupait d'aider les autres pourfendeurs blessés me confia à l'un d'entre eux. Il tenait tant à moi.. Je.. est ce que tu te sens prêt à m'écouter Mizushin..?

    Elle serra les dents. Etait ce si important ? Pour qu'il hésite lui même à le dire ? Elle prit la main de Giyu.

    - Oui vas-y. Je t'écoute.


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  • "Sab'!

    Cela faisait désormais huit mois que Mizushin et Makomo avaient rejoins les apprentis d'Urokodaki Sakonji. Mizushin avait maintenant seize ans et c'était la fin de l'année, un beau mois de décembre embelli par les premières neiges de l'hiver.

    Mizushin se rappelait parfaitement de ces mois passés. Elle avait appris les bases du souffle de l'eau suite à un entrainement qui avait manqué de la tuer plus d'une centaine de fois. Entre les épreuves en forêt, les duels contre ses camarades et les séances de récupération qui lui faisait mal aux poumons, elle ne comptait plus le nombre de fois où elle était au bord du gouffre. Sa petite sœur avait visiblement un don pour cela vu la vitesse à laquelle elle avait enchainé les techniques.

    Urokodaki était un homme d'un certain âge qui portait toujours un masque pour cacher son visage. Il a toujours était sévère et bref dans ses propos avec Mizushin et il restait vague sur tout ce qui ne concernait pas l'entrainement. Mais au fond il était gentil. Il lui accordait logis, couvert et protection durant tout ce temps, à elle et sa sœur.

    D'ailleurs, pour revenir à l'entrainement, elle n'aurait jamais réussi sans l'aide de Giyu et Sabito.

    Aaah Giyu. Il faut dire que même avec la meilleure volonté du monde, elle n'aurait pas réussi à éviter l'inévitable. Elle était tombée amoureuse puis voila. Il faut dire que ça a été une drôle de sensation pour elle. C'est comme si elle s'était redécouverte. Elle qui avait toujours était calme et sérieuse se sentait plus extravertie et souriante que jamais. Elle avait tendance à ne pas aimer découvrir de nouvelles choses, et là, c'était toujours le contraire. Il fallait toujours qu'elle en sache plus sur lui, son entourage, ce qu'il aimait, ce qu'il détestait.. Puis aussi, elle avait l'impression de vivre. Elle se sentait voler, même si elle n'était pas certaine que ce soit réciproque (les chances qu'elle avait évaluées étaient d'environ 0,34%). Ensuite, elle avait ressenti un besoin toujours plus intense de le voir, l'entendre et le toucher. Chaque jour elle l'admirait un peu plus. Il était vraiment doué pour manier son katana en le mêlant au souffle de l'eau. Les vagues flottaient dans l'air d'une manière si gracieuse, on aurait dit qu'il peignait l'air à l'aide de sa créativité. Puis il était si beau lorsqu'il se concentrait seul dans la forêt pour perfectionner ses techniques.. En plus d'être déjà très doué pour tout ce qui concernait la force, il était aussi extrêmement intelligent. C'était souvent lui qui établissait les stratégies lors des entrainements collectifs (qui consistaient souvent à attraper Urokodaki sensei ou à fuir un lieu précis truffé de pièges). Et il y a avait une dernière chose pour laquelle il était doué, c'était la cuisine. Quant Urokodaki s'absentait pendant trois ou quatre jour pour des rendez vous importants ou autres motifs, c'était toujours Giyu qui préparait les repas. Bon, souvent les mêmes plats revenaient, ses préférés. Nouilles sobas, soupe miso, les tempuras (il changeait souvent la recette) et bien sur le truc donc tout le monde raffolait parmi eux : les taiyakis. Lorsque que ce mot sortait de la bouche d'un des quatre, vous pouviez être sur que les trois autres arrivaient en courant. Une fois sur deux, il y en avait un qui se ramassait par terre et il fallait retarder le gouter.

    Revenons à Giyu. Mizushin avait parfois eu l'occasion de l'entendre murmurer des phrases lorsqu'il écrivait dans son carnet secret (plus si secret vu que c'était Sabito qui avait informé Mizushin de cela, que Makomo avait tiré les vers du nez à sa sœur, que désormais même le corbeau de liaison d'Urokodaki était au courant et que donc, par déduction, toute la région devait le savoir depuis bien trois mois.) . Enfin, bien sur, Giyu à fini par apprendre que Mizushin l'aimait et au début elle a cru qu'il ne réagirait pas à cette nouvelle. Et  honnêtement c'est ce qu'il fit les premières semaines

    Et un jour, un jour d'été, il faisait beau et la forêt brillait de milles feux grâce aux rayons perçants du soleil qui filtrait les arbres. Il est venu vers elle, c'était un dimanche, Mizushin s'en rappelait encore. Sabito et Makomo ronflaient encore (oui il faut ajouter en détail que Sabito était devenu comme un grand frère pour Makomo, en parti parce qu'il avait un esprit de gamin et qu'il adorait participer à ses bêtises). Giyu l'avait prise à part, à la lisière des bois. Il s'était assit sur une souche et avait invité Mizushin à faire de même. Il était tôt, certainement moins de huit heures. Il avait dit :

    "Je te demande pardon. Je sais que j'ai était froid avec toi, froid et distant. Depuis la première fois où je t'ai vu ouvrir les yeux. J'avais tellement peur de moi. J'avais tellement peur de te faire du mal avec mes gestes, mes paroles, mes idées.. Je n'ai jamais réussi à grand chose dans ma vie. Toute ma réussite je le dois à ma sœur, à Urokodaki-sama et à Sabito. Sans eux je ne serais rien. Je suis totalement sincère, je m'en veux terriblement pour tout ce que je t'ai fais. T'ignorer lorsque tu m'adressais la parole, une lumière dans les yeux, te servir en dernière à table, être impitoyable avec toi lors des entrainements et surtout, te rabaisser pendant que Sabito t'encourageait. Et pourtant malgré tout ça, malgré tout ce que j'ai fait pour t'éloigner de moi, tu es restée. Tu es restée, comme Sabito l'avais fais. Et je.. Je ne sais pas ce qu'il m'as pris. C'est comme si j'avais ouvert les yeux. Je.. j'étais si renfermé depuis la mort de ma sœur, le fait qu'elle se soit sacrifier juste avant son mariage pour moi.. Elle est allée jusqu'à perdre la vie pour me protéger, moi.. Puis Urokodaki m'a trouvé, et Sabito était là. Il a était le meilleur soutien moral de toute ma vie. Ce garçon est un ange tombé du ciel. J'en suis sur intérieurement. Mais je n'arrivais pas à me séparer de ma culpabilité, le fait d'être la raison de la mort de ma sœur, de ne pas avoir su la sauver comme tu l'as fait avec Makomo.. Et un jour, un peu après votre arrivée, il m'a giflé. Sabito m'a giflé, il m'a fait une leçon de morale, il m'a fait comprendre tant de chose.. Puis te voir si bien supporter tout ce qui t'étais arrivé.. cela m'avait fait sentir encore plus coupable. Mais.. après cette gifle.. ça m'a aidé. J'ai compris.. Et j'ai su que je t'aimais, inconsciemment je le savais depuis le début, mais là, je m'en suis vraiment rendu compte. Je t'admire énormement, pour la force que tu as trouvé pour affronter tout ça. Pour trouver le courage de devenir pourfendeuse sans même savoir que les pourfendeurs de démons existaient huit mois auparavant. Mais maintenant je te le dis en face, je t'aime. Et cela depuis la première fois où je t'ai vu ouvrir les yeux, Mizushin. Tu sais, je ne t'ai jamais dis ce que tu disais dans ton sommeil.. Tu parlais de ton passé.. tu racontais des souvenirs vécus en compagnie de tes parents.. tu parlais de ta sœur que toi aussi, tu chérissais tant.. Tu n'imagines pas le bonheur que j'ai éprouvé au fond de moi en te soignant. Je m'efforçais de poncer le parquet que je salissait moi même chaque jour.. je repassais toujours tes draps quand ils étaient propres, je les lavaient à la glycine, je te préparais des plats que je n'avais jamais fait avant, tout ça pour attendre seul sur ma chaise que tu ouvres les yeux. Le jour où j'ai renversé le thé, il n'était pas pour toi, de base. Il était pour moi, le temps que je patiente, et vraiment désolé si il était infecte, c'était le but. C'était pour me punir de ne pas réussir à te guérir. Sur le coup, j'avais oublié ce détail et je m'en suis rappelé quelques dizaines de minutes plus tard. En fait..

    Mizushin se rappelait qu'il avait rougit.

    En fait, j'avais déjà bu de ce thé quand je te l'ai donné.. je m'en excuse d'ailleurs. C'était totalement impoli."

    Il s'était levait après ça. En fait, si elle se souvenait bien, elle s'était évanouie.

    Mais passons, un dernier sujet restait à abordé afin que vous compreniez totalement le contexte actuel. Ce sujet, c'est Sabito. Sabito, allias Sab'. C'était un garçon joyeux qui adorait apprendre. C'était le meilleur ami de Giyu et son rival incontesté. Il était assez espiègle et fourrait toujours son nez dans les affaires d'Urokodaki en premier (il emportait les autres avec lui par la suite bien sur). Il avait énormément aidé Mizushin dans son apprentissage, il lui faisait même des cours particuliers très tôt le matin pour qu'elle rattrape son retard. C'était aussi lui qui l'avait aidé à surmonter la passe difficile au début des huit mois. Il s'était occupé de Makomo comme l'aurait fait un grand frère et il avait fait de même avec Mizushin, bien qu'il n'ai que 6 mois de plus qu'elle. Il était parfois pénible, mais il restait avant tout gentil et sérieux dans les moments où il le fallait.

    - Ouaip Mizu' ?

    Mizushin accourue pour enlacer son ami. Il sursauta sur le coup, légèrement gêné. Ah oui, Sabito n'avait jamais était à l'aise avec les filles de son âge.

    - Fais attention à toi, s'il te plait. Et reviens vite pour nous dire au revoir, s'pèce de Nii-chan, fit elle anxieuse.

    - Oui, promis p'tite teigne. Vous allez me manquer t'sais ?

    Mizushin éternua sous la fine neige de début d'hiver qui tombait. Elle frissonna et releva la tête. Elle remarqua que Sabito lui avait déposé son haori à carreaux favori sur les épaules et qu'il avait détourné le regard.

    - Tu pleures Sabito ?

    Giyu, accoudé à un poteau de bois maintenant la "terrasse" de la maison traditionnelle japonaise, venait de prononcer ces mots, un brin de sanglot lui aussi, dans la voix.

    Mizushin le sentait se rapprocher et il déposa délicatement ses mains sur sa taille. Il posa sa tête sur son épaule et lança tendrement à son meilleur ami :

    - C'est qu'une sélection tu sais, c'est pas la mort, en plus j'ai confiance en toi.

    Sabito renifla.

    - Oui, je sais, j'ai juste peur pour vous. J'ai jamais eu aussi peur. J'ai toujours était le grand frère que vous n'avez jamais eu. Prenez soin de Makomo, s'il vous plait.

    Il les regarda à nouveau, le visage fermé.

    Giyu se détacha de Mizushin en déposant un rapide baiser dans son cou puis se dirigea vers Sabito afin de lui faire un câlin digne de ce nom avant de lancer :

    - Tu sais Sab', tu as pas à t'en faire. Je viens aussi pour la sélection !

    Ce dernier le dévisagea.

    - M- mais Giyu.. Tu sais.. Urokodaki..

    Giyu leva les yeux au ciel en soufflant.

    - Arrête de stresser, je suis parfaitement prêt.

    Sabito le fixa un long moment, déclarant finalement d'un ton sans réponse :

    - Non Urokodaki a dit que tu n'étais pas encore suffisamment préparé.

    Mizushin ne disait rien, mais dans son esprit, cela paniquait déjà. Sabito serait plus fort que Giyu ? Giyu qui la devançait déjà de ci loin ? Pourquoi Giyu voulait-il y aller ? Pour prouver à Sabito ce qu'il valait ? Par peur de le perdre ? Urokodaki se trompait-il sur lui ? Est ce que Giyu était vraiment prêt ? Sabito serait-il pénalisé par la présence de Giyu ? Non..?

    - Urokodaki me compare encore au niveau des anciens apprentis. Il a peur pour nous. Mais moi je sais que toi et moi, Sabito, on est invincible.

    Sabito se mordit la lèvre.

    - Giyu, je.. je t'interdis officiellement de mourir. Et je m'interdis officiellement de te laisser mourir. C'est  bien compris ? Montre à Urokodaki qu'il s'est trompé. Et fait le bien.

    Giyu sourit et prit la main de Sabito dans la sienne.

    - Promis.

    Mizushin sauta entre eux deux, les larmes aux yeux.

    - C'est juste une sélection les garçons, vous *snif* revenez promis. Hein que *snif* c'est promis ?

    Elle laissa échapper une larme et elle renifla.

    Sabito fourra sa tête dans les cheveux de Giyu, quasiment dans le même état que Mizushin.

    - J'te le promets, souffla Giyu.

    Après de longues minutes sans bouger, Sabito finit par se glisser hors de l'étreinte de ses amis. Il fit quelques pas et fit signe à Giyu de le suivre.

    Mizushin fit un dernier câlin à Giyu et elle le lâcha, le laissant partir.


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  • Sabito x oc

    Sommaire -

    Prologue

    1 | already ?

    2 | the way you died

    3 | bad news

    4 | Sabito where are you ?

    5 | Are you going too?

    6 | I'm in heaven too, now

    7 | Oh my god I'm in love

    8 | I am just a freak

    9 | I love it and I hate it at the same time

    10 | I want u

    11 | HELLS

    12 | Makomo 

    13 | First date

    14 | A letter

    15 | And if..


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  • Elle lui avait pris la main. Elle courait sans même regarder où elle allait. La neige était dense. Le blizzard lui geler les poumons à chaque fois qu'elle osait respirer. Les arbres du bois autrefois si beaux et accueillants étaient comme noirs, dépouillés de toute vie et de toute bienveillance. Tout lui faisait peur. Elle sentait la panique monter. Ses jambes tremblaient. Non, il ne fallait pas qu'elle tombe. Si elle cessait de courir ne serait ce qu'une seconde, elle ne reverrai plus jamais sa petite sœur. Elle sentit son bonnet d'hiver s'envolait sous le vent. Ses longs cheveux noirs commençaient à voler devant ses yeux. L'adrénaline commençait à retomber, et elle se sentait de plus en plus faible. Elle allait mourir. Elle allait mourir et elle allait entrainer sa petite sœur avec elle. Mais pourtant.. tout était arrivé si vite..

    Elles jouaient simplement dans le jardin lui semblait elle. Certes c'était l'hiver est à dix neuf heure le soleil était déjà couché, mais pourquoi eux ? Elle ne se rappelait plus exactement comment cela c'était produit. Simple inscient. Non.. elle le savait. L'odeur du sang. Le sang de ses parents avait coulé et c'est pour cela qu'elle a prit sa sœur par la main pour s'enfuir sous la neige. La pauvre petite Makomo n'avait pas dû comprendre.. Mais elle le savait, elle en était sure, le démon les suivaient. Il aurait très bien pu aller dévorer quelqu'un d'autre en voyant les fillettes fuir, mais non, c'étaient elles qu'il voulait. Elle ne s'était pas retourné pour vérifier mais elle le savait au fond d'elle. Pourquoi cherchait il a les tuer ? Cela restait encore un mystère, mais il allait très certainement réussir. Mizushin continuait de courir sous la douleur, elle ne voyait désormais plus rien, la neige, le vent, ses cheveux, les arbres de plus en plus nombreux, la nuit toujours plus sombre..

    Ses jambes étaient lourdes. Elle ne savait plus depuis combien de temps elle courait. Elle sentait sa sœur si essoufflée que la porter serait certainement plus efficace. En se concentrant, elle entendait les griffes du démon fendre la neige une dizaine de mètres derrière. Mizushin sentait ses dernières forces l'abandonner. Elle chercha du regard (enfin du peu qu'elle voyait) un endroit où s'abriter. C'est là qu'elle aperçue un creux dans les racines d'un énorme chêne. Elle se précipita près de lui, prenant quelques mètres d'avance sur le démon. Elle y jeta sa sœur le plus vite possible en la positionnant un maximum à fond du creux. La petite Makomo pleurait très fort. Elle avait froid, elle avait mal, elle avait peur, elle était fatiguée est surtout perdue. Mizushin retira sa doudoune et lui enfila. Quant elle se retourna pour faire face au démon, il était déjà là, un bras lancé dans sa direction, sa longue griffe prête à lui perforer le cœur. Juste avant de perdre conscience ou de mourir, elle ne savait pas, elle aperçu un homme vêtu d'un kimono bleu à motif en forme de nuage à quelques mètres d'elle et du démon. Qui était il ? Un deuxième démon ? Un humain perdu dans la forêt ? Un ami de ses parents ? Qui était-

    Quand Mizushin reprit conscience, elle ne savait ni l'heure, ni le jour, ni le lieu ni le mois. Elle avait simplement l'impression d'avoir dormi une éternité. Un garçon aux cheveux noirs et longs était assis prêt du lit dans lequel elle était. Il semblait préparer une infusion. De là, elle ne le voyait que de dos, mais il semblait plus grand qu'elle est il devait certainement avoir son âge. Elle voyait mal, ses yeux étaient à peine entrouvert. Elle était allongée, bien enveloppée dans deux couvertures d'hiver, et sur un vrai matelas, pas un futon. Elle avait un coussin moelleux qui sentait le propre et la glycine. Ses bras étaient couverts de bandages et elle en sentait aussi au niveau de sa poitrine et de sa tête. Elle observa une horloge qui affichait 11h04 . Elle observa ensuite par la fenêtre qui avait ses volets à moitié tirés. Il ne neigeait pas, un léger tapis de neige était au sol mais le temps n'y était pas. Tout lui semblait plus calme, plus clair, plus lucide, plus net et réaliste désormais. Quel âge avait elle désormais ? Ou était Makomo ? Etait elle vivante ? Qui était l'homme au kimono bleu ?

    Mizushin observa longtemps le jeune homme car il était sa seule source de divertissement, n'étant pas encore en capacité de s'assoir ou se lever pour marcher. Puis, il se leva avec un tasse de ce qui semblait être du thé et se retourna en sa direction. Il sursauta si fort que le thé fut déversé de moitié sur le plancher brillant et propre de la pièce. Mizushin sursauta elle aussi, pas pour le thé, pas pour sa réaction mais pour son visage. Il était si fin, si calme, si doux. Ses yeux bleus.. elle s'en souviendrait toute sa vie c'est sur. Ils étaient si beaux.. Si profonds.. Et il avait cette lueur dans les yeux, celle de l'espoir..

    Il s'est empressé d'essuyer de thé tombé au sol, il s'est lavé les mains puis il a servi le reste du thé à Mizushin. Il avait une peau assez pâle et lisse. Honnêtement, Mizushin ne buvait le thé que pour lui, parce qu'il avait un goût particulièrement amer. Elle lui donnait environ entre quatorze et dix-sept ans. Il ne dit pas un mot durant toutes ces minutes. Après avoir bu son thé, elle lui tendit la tasse et il lui offrit une serviette avec de l'eau chaude et du savon pour faire sa toilette. Encore une fois, il ne dit rien. Il attendait patiemment qu'elle termine d'effectuer chacune des actions qu'elle faisait. Quant elle avait terminé quelque chose, il lui donnait autre chose. Et enfin quelques mots sortirent de sa bouche.

    "C'est moi qui me suis occupé de toi durant ces deux dernières semaines, bienvenue chez Urokodaki Sakonji."

    Aah sa voix. Elle était parfaite. Elle reflétait parfaitement son apparence. Douce, calme et belle. 

    Mizushin nota l'information deux semaines. Elle n'avait pas était inconsciente si longtemps. Elle questionna d'une voix plus curieuse que vraiment intéressée :

    "Si ce n'est pas trop indiscret, est ce que je peux te demander ton âge ?

    Il mit un moment à répondre où même émettre le moindre signe de présence.

    - J'ai seize ans. Et mon nom est Tomioka Giyu. Tomioka-kun ce sera bien pour toi, je ne te connais pas assez même si tu as tendance à parler dans ton sommeil."

    Il faut savoir, tout de même, que là comme ça, Mizushin à l'air d'une fille facile, forte et proche d'un personnage lui même proche du mec principal de la fanfiction. En fait, de ce que vous avez dû lire, elle doit ressembler à ce personnage cliché, chiant et lassant qu'on retrouve assez souvent. 

    Je voulais juste vous informez qu'elle n'est jamais tombée amoureuse auparavant, qu'elle n'est absolument pas forte et qu'elle n'est pas la fille "bdh" ou "garçon manqué" enfin bref, ce que vous voulez qui représente bien le genre d'oc comme Tenshi Takami les trucs du style.

    Mizushin acquiesça.

    Il est peut être magnifique mais quelle froideur! pensa t-elle

    "Moi c'est Mizushin, juste Mizushin. Et j'ai bientôt 16 ans aussi. Tu peux m'appelez comme tu veux, tout le monde fini par m'appeler Mizu de toute façon."

    Il ne dit rien. Il se contenta de plonger ses yeux dans les siens, jusqu'à ce que Mizushin détourne le regard. Puis il quitta la pièce avec un léger sourire aux lèvres.

    "Tomioka-kun.. c'est joli."

    Qu'est ce qu'il était mignon son sourire..

    Elle remarqua qu'il avait laissé un petit miroir sur le lit. Pourquoi, elle ne savait pas, mais c'était gentil, non ?

    Elle y jeta un oeil. Toujours les même yeux verts unis, les mêmes cheveux noirs lisses et trop simples, la même peau affreusement trop pâle.. La seule chose qu'elle trouvait belle chez elle, c'était ses formes. Enfin, non, elle n'avait presque aucune poitrine et ça l'énervait beaucoup. Mais à part ça, elle se trouvait ni trop grosse ni trop maigre et tout était bien comme c'était.

    Makomo, habillée d'une jolie kimono à fleur, entra en trombe dans la pièce.

    "Mizuuuuuuuu !!! Tu m'as manqué !!

    Mizushin prit sa petite sœur dans ses bras avec un peu de mal.

    - Moi aussi tu m'as manqué Makomo, tu as pas fait trop de bêtises ?

    La petite fille secoua la tête et déclara fermement :

    - Pas une seule. ZERO. J'ai bientôt DOUZE ans quand même, je sais me tenir hein!

    Mizushin pouffa

    - J'en doute pas une seconde"

    Alors que Makomo commençait à sautillait sur le lit pour fêter le réveil de sa grande sœur de namour incroyable comme elle l'appelle, un autre garçon entra dans la pièce. Il avait lui aussi les cheveux longs. Mais lui était roux. roux assez clair ça tendait même vers le châtain ou le blond selon les reflets du soleil. Il avait aussi les yeux bleus mais absolument pas le même bleu. C'était un bleu gris très calme qui faisait penser à la pluie. Il avait un haori à carreaux verts et jaunes. Relevé de son visage, sur un côté de sa tête se trouvait un étrange masque de renard portat la même cicatrice que lui à la joue. Il était un peu plus grand que Giyu, mais après avoir vu une beauté pareil, ce pauvre garçon ne pouvait certainement rien faire pour impressionner la jeune femme.

    Il sourit chaleureusement à Mizushin avant de lancer d'un ton tout aussi amical :

    " Ravi de te voir rétablie ! J'imagine la tête que Giyu a dût faire ça devait être drôle! Sinon c'est quoi ton nom?

    Mizushin répondit gentiment :

    - Je m'appelle Mizushin et je vais bientôt avoir 16 ans, enchantée. Et toi c'est quoi ton prénom ?

    - Sabito ! Je m'appelle Sabito ! Enchanté Mizu' !"

     

    chapitre 1 >>


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